mercredi 11 juin 2008

Galanterie

Mais où est-elle ?

Je met le contexte; hier après-midi orage violent, camions renversés, pont Champlain fermé, centre-ville congestionné. Vers 16h, je quitte le bureau 30 minutes à l’avance pour me diriger vers le train de banlieue qui doit quitter le quai à 16h40. Je prend de l’avance pour aller acheter un souper à ramener à la maison étant donné qu’il n’y a pas d’électricité et pour m’asseoir tranquillement dans le fond d’un banc et voir les gens s’entassés comme des sardines dans le wagon.

L’inévitable arriva; le train est en retard. La file pour acheter un billet de train « à l’unité » se rend jusqu’à Chibougamau et la population qui attend le train sur le quai est digne de la foule du spectacle du Live8. Tout le monde essaye de calculer où arrivera la porte, histoire d’avoir une place assise. C’est vers 16h50 que le train arrive finalement en gare et que je réalise que mon calcul à moi était loin d’être précis. J’hérite donc d’une jolie place debout, entre un roux qui lit un livre sur le 11 septembre et une vieille dame (clairement dans la soixantaine très avancée) qui traine avec elle environ 5 sacs.

J’ai eu beaucoup de temps pour penser pendant ce loooonnng trajet du retour à la maison car on est resté jammé à une station parce qu’un tata a activé le frein d’urgence. Bref, je crois que la galanterie s’est malheureusement dissoute avec les années et avec le combat des femmes pour l’égalité des sexes, des salaires et des droits. J’ose penser que secrètement, les hommes bien assis sur leur steak se disent « tu veux le même salaire que moi, bitch, ben reste debout dans le train! ». C’est une douce vengeance totalement légale qu'ils s’autorisent à exécuter.

Personnellement, donne-moi la pas ta place, je suis jeune et bien que ça me fait chié d’être debout, c’est ok…sauf que la vieille dame à côté de moi qui est entrain de faire un infarctus et que ses jambes vont lâcher d’une minute à l’autre, ostie lève toi et donne lui ta putain de place. Même chose pour la fille qui est enceinte de 3 mois un peu plus loin : bien que ça parait pas vraiment, soyez attentifs aux signes précurseurs, comme le fait qu’elle se flatte la bédaine d’une façon assez irrégulière et qu’on voit sans son visage qu’elle est clairement entrain de mourir.

C’est pathétique.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La galanterie, pour moi, c'est un p'tit extra, une gentillesse innatendue. Mais le savoir-vivre, c'est le respect des autres, purement et simplement. Et ça, ça manque franchement.

En voiture aussi ça manquait hier... Tout le monde se garoche pour le petit centimètre qui vient de se libéré au bout de 15 minutes... voir qu'il va rentre plus vite à la maison.

Le monde est "mean".

-Josie

Anonyme a dit…

Malheureusement c'est plus du savoir vivre que de la galanterie. Je me rapelle de mon arrivé à Montréal. Je vois un pauvre Mama noire (style Angel-mama) dont le radiateur explose à une lumière d'un gros boulevard. Prise de panique elle reste là et se met à pleurer. Tout le monde c'est tourné pour faire semblant de ne pas la voir. J'ai été le seul qui a poussé son auto dans la petite rue. Même chose lorsque j'avais une cheville de foulée solidement et en béquille. Envoye le jeune avec ton sac à dos pas un criss qui s'est levé pour me donner sa place quand ma cheville avait l'air d'un melon d'eau.

Charley586