jeudi 22 mai 2008

Indigestion de poulet

Hier soir à l’Académie, j’ai aperçu de loin un gars qui n’a pas une bonne cote d’estime selon mes critères. Cette histoire remonte à 2003 et je l’avais déjà écrite sur un ancien blogue dont j’ai gardé les archives. Je la ressort aujourd’hui parce qu’en la racontant à nouveau hier, ça ma reconfirmé qu’il est vraiment pathétique et que c’est une drôle histoire sans dessus-dessous à raconter. Certains la reconnaîtront, mais ça fait toujours du bien parfois de se claquer des vieilles reprises… ;) Enjoy!:

Avant de commencer mon histoire, dites-vous que pour une des rares fois je n’ajoute aucun détails et je n’exagère nullement aucune partie de celle-ci pour la rendre plus originale ou plus intéressante. Ce que j’écris c’est tel quel ce qui s’est déroulé, il y a de ça environ 2 ans. (à l’époque où j’ai écris ce texte, nous étions en 2005).

Appelons-le, question de censure, JP. JP travaillait jusqu’à il y a peu longtemps au St-Hubert près de chez moi. En 2003, il devait avoir 22 ou 23 ans maximum. Un être imbu de lui-même et un peu trop confiant. Monsieur est charismatique, mais aucune façon. Le genre qu’il a comme public deux pubères de 14 ans et que c’est sa fierté de les amener faire un tour de Jeep. Hé misère.

Je suis avec une amie un jeudi soir au St-Hub et, oh chanceuses que nous sommes, JP est notre serveur désigné. À la fin du repas, qui je tiens à préciser a été une séance intense de crousage de la part de Monsieur, il nous lance un « Pis les filles, j’imagine que vous passerez pas un jeudi soir tranquille et que vous allez sortir… vous allez où? » sur un air je-vais-me-ramasser-là-avec-mes-chums-si-vous-me-le-dites. On se met alors à baragouiner qu’on travaille tôt demain et il revient aussitôt à la charge en nous demandant où on travaille… Erreur de débutante numéro 1 : on répond à sa question.

Vous me voyez venir aussi vite que moi je l’ai vu retontir à mon travail, le vendredi après-midi pour me jaser un peu et me laisser son numéro de pagette (dans le temps, c’était ben à la mode!) sur un post-it qu’il colla sur le comptoir. Un peu de rire jaune de ma part et de bla bla ici et là puis hop, le post-it à la poubelle.

Deux semaines plus tard, un mercredi soir, je vais au Cheers de Brossard avec mes ami(e)s. Soudain, à peine deux minutes avant que je choisisse que c’est sur Ça fait rire les oiseaux que je veux faire mon karaoké, mon amie (la même du resto) me taponne sur l’épaule pour m’avertir d’un danger : il est là. Au même moment où je me ferme les yeux, grince les dents et me dit « non non non pitiééééé » j’entends « ah ben câline! r’garde dont qui cé qui est là » ... c’est trop tard, il a repéré sa proie. Un peu de bla bla plus tard, il me lance la phrase que je redoute depuis que je l’ai aperçu : « Hé, as-tu perdu mon numéro coudonc? ».

Je trouvais que ça simplifiait la situation de répondre « oui » plutôt que je lui faire gentiment comprendre qu’il m’écoeure, que je veux rien savoir et qu’il me gosse autant qu’un dinosaure de moustique schmuté dans une visière de casque. C’est alors qu’il s’empresse de demander une napkin au barman et de réécrire son numéro de pagette. La napkin, pour être très franche et très pas-de-classe, je l'ai recrissé aux vidanges. Final-bâton.

Un an plus tard, Été 2004 : ma mère prend possession de sa porsche. Là entre en jeu ma mère, qui a toujours trouvé JP bien gentil quand il nous servait au St-Hub, qui me supplia de « lui laisser une deuxième chance, parce qu’au moins je pourrai dire que j’ai essayé! ». C’est alors que chummy aperçut le porte-clé « porsche » qui traînait sur la table et comme un p’tit vite, il fit le lien entre nous et le char qu’il voyait par la fenêtre. Plus malin que les autres, il se mit vite à semi-flirter avec ma mère et à faire des beaux yeux tout en nous révélant que son père a une Honda S2000 et que son oncle a une BMW Z3. Comme je suis impressionnée! (sarcasme)

J’ai longuement donné des coups de jambes en dessous de la table à ma mère lorsqu’elle lui a dit « si tu veux faire un tour tantôt, tu pourrais y aller avec Véro ». Je voyais clairement une image en noir et blanc dans ma tête, un peu comme dans l’émission Tribu.com, de moi entrain de tirer une balle à ma mère drette là devant tout le monde au St-Hubert, avec encore plus de détermination que le couple qui font un hold up dans le restaurant au début de Pulp fiction. Il a, bien entendu, vite accepté et c’est alors que je lui ai donné sa deuxième, et dernière chance.

Pas question de faire seulement un tour de Porsche. On devait aller prendre un verre à Montréal. C’était mortel. M-O-R-T-E-L. Monsieur imbu-de-lui-même n’a pas arrêter de me parler de lui, de ses projets, de son enfance, de ses bonnes valeurs, de sa prestance en public, de son éducation, de ses talents cachés, de ses places favorites, de ses premiers chars, de la nouvelle maison que son père se fait construire, de ce qu’il recherche dans une relation et surtout, mais surtout, de son ex. Erreur de débutant numéro 2: ne jamais parler de son ex devant quelqu’un qu’on veut voir devenir son futur pendant la première date. Come on !! Tout le monde sait ça, même moi qui, à l’époque, a 18 ans !

Quoi qu’il en soit, ce fut incroyable par la suite. Déjà qu’il savait où je travaillais, il savait maintenant où je reste. Je fus harcelé. Il venait à ma job quand il voyait ma voiture et il venait cogner chez moi. À plusieurs reprises, je vous le jure, je n’ai pas répondu car je voyais son Jeep dans mon entrée.

Cet été là, j’avais un cours d’été au Cégep. Un sale cours de français littérature en plus. C’était du lundi au jeudi de 9h à midi. Mon horaire pendant un mois fut d’aller à mon cours du matin, je dormir de midi 30 à 16h30, de travailler de 17h à 23h et de sortir par la suite. Souvent, même pas mal tout le temps, j’arrivais encore saoule à mon cours du matin, surtout le mercredi car c’était les mardis rétro au Café Campus. Je l’ai quand même passé haut-la-main avec un beau 87%!

Le pire arrive. Un mercredi midi, je suis entrain de me faire une soupe avant d’aller m’endormir au soleil pour bronzer un peu (parce que le night life, ça bronze pas beaucoup!) quand j’entend sonner. C’était lui. Il entra délibérément chez moi comme dans un moulin et avec une grande motivation voulait passer l’après-midi avec moi. Je lui faisais comprendre avec aucune subtilité que j’suis fatiguée, que je travaille à 17h et que je ne veux pas de sa compagnie. Monsieur colle. Je lui bâille dans la face mais aucun déclic ne se fait dans son 8 de quotient. J’vous jure, c’était pitoyable. Il décide de vouloir se baigner et que, oh par hasard, il a son costume de bain dans son « jeep de l’année ».

Finalement, Monsieur s’est baigné seul dans ma piscine, parce que dès le début je lui répétais que moi je ne voulais pas me baigner. Il chillait dans mon eau de piscine en me racontant comment il allait disposé sa chambre au sous-sol dans la nouvelle maison de son père et comment il allait avoir la paix parce que ce dernier sera toujours au chalet. Il est partit à 16h40. Je voulais mourir. Plus que mourir, je voulais m’étrangler moi-même et me jeter à manger aux hyènes.

Et là je vous vois penser des « t’a pas été assez claire» ou des « t’aurais dû faire… » mais non, impossible. Ce mec a comprit que c’était peine perdu 1 mois plus tard quand, lors d’une autre visite « surprise », il a vu un gars sortir de ma chambre en boxer. Faut le faire !

La dernière fois je l’ai revu au St-Hub, c’était il y a un peu plus d’un an lors d’une première date quelconque avec
[mon ex]. Il nous a jasé ça pendant 20 minutes et il lui contait qu’il lâchait le St-Hub pour être entrepreneur et faire ses propres maisons et les revendre, parce qu’il est tellement agile de ses mains! Il nous détaillait tout le profit qu’il allait faire et tout ce qu’il pourrait faire avec ça. [Mon ex] était rendu son meilleur ami car il lui a dit que son partner de job était entrepreneur à ses heures… il lui a même laissé son numéro de téléphone…

…qui, vous vous en doutez, s’est encore ramassé aux poubelles…

1 commentaire:

De tout et de rien! a dit…

J'adore!!! J'arrive chez moi un Jeudi soir a 10:15PM pour paqueter des boites, et j'appercois que tu as ecrit un ci long post!!! Impossible de travailler sans l'avoir lu! Jaime bcp! :D